négoce du vin rive droite
Du treizième siècle et jusqu’à la révolution les navires transportant les vins des coteaux de la rive droite ne pouvaient sortir du port qu’après s’être acquittés du tribut seigneurial qui s’est converti par la suite en une symbolique branche de Cyprès, coupé dans la forêt cenonnaise de Cypressat de la ville de Cenon qui avant l’annexation de son quartier bastidien s’étendait jusqu’aux rives de la Garonne. Malgré cette annexion et la destruction par le phylloxéra de ses vignobles la rive droite bordelaise n’a pas ralenti son activité vinicole qui s’est perpétuée à travers le négoce des vins et des spiritueux comme le montrent les attelages de transports qui stationnent rue de la Benauge où l'on peut apercevoir la devanture de la maison Mailie au numéro 105 qui livrait les vins à domicile. Au 95, sur le même côte de la rue, la tonnellerie Deluga était à cette époque en pleine activité même si les vins des queyries n'avaient plus autant la côte, notamment en raison d'une industrialisation massive qui provoqua la destruction des vignobles.
Les barriques comme on les appelle chez nous et plus particulièrement la barrique bordelaise faisait partie du paysage comme on peut le voir sur la photo ci-dessus prise en bout de l’actuelle avenue Thiers à la hauteur de l’a seconde barrière côté bastide. La barrique bordelaise d’une contenance de 225 litres soit 50 gallons correspondait tout comme la bouteille de 75 cl aux normes commerciales d’une époque où l’Aquitaine était Anglaise.
En 1865, Cenon dépossédée de la Bastide, ne possède plus que 328 hectares de vignes et en 1908 on dénombre encore deux domaines et 29 châteaux dont 16 situés sur la colline qui ont survécu à l’épidémie de phylloxéra qui mena à la ruine de nombreux vignerons.
Dans la commune voisine de Floirac qui est encore plus touchée par cette épidémie dévastatrice c’est une catastrophe économique et sociale qui aura d’énormes conséquences sur son avenir. Les vignobles sont détruits et les terrains vendus pour des bouchées de pains aux industriels. La chute de l’activité vinicole et des métiers qui en vivent est vécu avec humour par l’association des buveurs d’eau Floiracais qui font un pied de nez au phylloxéra en trinquant à santé et au nouveau siècle à venir.