Floirac fêtes de quartier Maupéou Jean Jaurès
Maupéou
Dans les années d’après-guerre, tous Floiracais, sans exception, avaient leurs trois journées de manèges de et de gambille qu’ils partageaient avec leurs voisins et amis. Aucun mètre carré de la commune n’était oublié. Les week-ends d’été on passait d’un quartier à un autre sans qu’aucune festivité ne se chevauche. Chacun son tour. Un petit tour. Les plages étaient loin et les autos particulières rares. On compensait avec les tamponneuses qu’on retrouvait chaque semaine en un lieu différent mais avec les mêmes forains. C’était idem pour le bal et son chapiteau qu’on démontait, transportait, remontait dans la foulée et dans le quartier voisin. A propos de voisinage, la cité ouvrière était suffisamment proche du quartier Jean Jaurès pour que les habitants s’emmêlent les pinceaux. La rue pierre curie était partagée entre ces deux quartiers et les habitants du milieu étaient entre deux. Ça n’avait aucune importance. On s’amusait sans arrière-pensée ni guerres de clocher.
Comme on peut le voir sur cette photo du comité des fêtes de Maupeou, où certains d’entre nous pourrons identifier des parents, des amis, voire même se reconnaître, Monsieur le maire de l’époque était invité comme l’exigeait la tradition des fêtes de quartiers, à présider l’incontournable vin d’honneur du dimanche matin offert dans la salle de bal.
Jean Jaurès
La fête du quartier Jean Jaurès attirait les jeunes et les moins jeunes par sa renommée et surtout son feu d'artifice du lundi soir qui clôturait ces trois jours tant attendus par les grands, les petits, les filles et les garçons, les parents et grands-parents, les proches et les amis, venus des quartiers voisins profiter de ces trois journées du premier weekend du mois d’Aout qui ont jalonnées mon enfance mon adolescence, voire même ma vie adulte de jeune père. C’était toujours le premier weekend du mois d’aout. Sur la photo ci-dessus, où j’enfourche un cheval de bois (on n’a aucun mal à m’identifier, aux dires de mon épouse j’ai toujours le même regard) j’oublie totalement que le manège est animé par les bras d’un vieil homme dont d’ailleurs c’était son nom (ou son pseudonyme). Monsieur BRAS, c'était ce qui était écrit sur son camion aux jantes de bois. Une antiquité rescapée du chemin des dames ou des taxis de la marne. Le manège aussi devait être de cette époque. Pas de moteur. Juste une pogne ferme pour des relances régulières. Ce n'était pas la griserie des manèges à grande vitesse, mais les petits que nous étions, s'accommodaient de ces tours pépères effectués sous le regard fatigué de son épouse préposée aux encaissements. J'ai une pensée particulière pour ce vieux couple de forains venu d'un autre siècle (le dix-neuvième) pour distraire les gamins du quartier mais surtout aussi vivre et survivre.
Le 9 Aout 1947, je ne n’avais que quatre mois et je ne me souviens plus si j’avais sursauté lors de l’explosion de la bombe qui annonçait l’ouverture de la fête du quartier Jean Jaurès. Par contre dans la maison d’à côté, ça avait déclenché la naissance d’Alain...
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