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L’entreprise bordelaise DESSE avait son siège social rue Richelieu à Floirac. Comme pour pas mal d’entreprises de la rive droite situées non loin des quais, la frontière qui délimitait La Bastide et les communes annexées en 1863, coupait sans discernement des sites industriels et commerciaux dont l’importance et la notoriété les classaient Bordelais.
Dès 1912, l’entreprise s’intéresse à la construction métallique mais c’est dans les trente glorieuses (50/60/70) que leur expérience dans la construction métallique atteint son apogée en améliorant cette activité et en l’étendant à l’ensemble du secteur de la construction. Son activité spécialisée à l’origine dans la construction métallique évolue à cette période vers la réalisation complète de bâtiments industriels ou commerciaux en assumant la conception et la réalisation et le suivi d’un projet jusqu’à sa livraison clé en main. En 1970 l’importance de ses moyens et son organisation de chantier lui conférent une réputation de spécialiste dans une profession où la qualité du travail fini, l’adaptabilité des techniques, la maitrises de couts mais surtout le respect des délais étaient une priorité. On n’hésitait pas à consulter DESSE pour des réalisations innovantes qui affirmèrent son image aussi bien en France qu’à l’étranger. Cette position en pointe, dans le secteur de la construction métallique, DESSE le devait à son service de recherche et son bureau d’études qui avaient inclus les nouvelles technologies dans leurs méthodes de travail. Un puissant ordinateur (c’était le summum à l’époque) permettait de résoudre en quelques minutes des problèmes qui dix ans auparavant auraient demandés plusieurs jours de calculs à une équipe de spécialistes expérimentés.
Mais Il n’y avait pas que ses bureaux d’études qui étaient compétitifs. L’autre atout de cette entreprise était ses ateliers. L’unité de Bordeaux-Floirac (photo ci-dessus) occupait 5500 m2 qui traitaient annuellement 7000 tonnes d’acier qui étaient usinés sur place avant d’être transportées assemblées et montées sur place. Des structures impressionnantes comme on peut le voir sur la photo ci-dessous de l’ossature triangulée à maille décroissante qui formait un dôme de 30 mètres de diamètre destiné à couvrir la piscine de Saint Germain-en-Laye.
Les bâtiments finis étaient tout aussi spectaculaires comme le montre la photo ci-dessous de l’usine BSN de Vayres (33) de 4000 m2 au sol dont le premier coup de pioche avait été donné le 1er mars 1969, le premier élément charpenté posé le 2 juin, et la première sortie de bouteilles réalisée le 25 juin 1970.
DESSE était avant tout une aventure humaine où de l’ouvrier métallurgique au PDG tout le personnel se sentait concerné. En 1970 à l’époque où ont été prises ces photos la conscience professionnelle était encore une valeur que ma génération mettait en avant. Revenons à son PDG de l’époque, Henri Delattre, qui fut l’initiateur de cette réussite. Un grand chef d’entreprise sans qui DESSE n’aurait pas connu l’essor qu’il a eu au cours des trente glorieuses Après des études secondaires et supérieures à Lyon, Henri Delattre est admis à l’école Polytechnique puis à l’école nationale des ponts et chaussées (1939). Il commence sa carrière à Besançon où il dirige la reconstruction des ponts détruits pendant la guerre. En 1951 il s’installe à Bordeaux pour prendre les rênes de la société DESSE. Après avoir rejoint le Centre des jeunes des Jeunes Patrons, il fonde l'Union Patronale Girondine qui, sous sa présidence, aura une influence considérable sur l'économie de la région. En 1977 il est nommé Président de la Chambre de commerce et d’Industrie de Bordeaux avec laquelle il mènera des actions importantes pour notre agglomération comme la création du centre de fret de Bruges.
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HENRI DELATTRE
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