chez Pierre
A pied, nous avions différents itinéraires pour effectuer le parcours du quartier Jean Jaurès jusqu’à l’école de La Souys et vice-versa. Ça évoluait en fonction des temps. Non, il n’y a pas de faute. Il y avait plusieurs temps qui influaient sur le chemin à prendre. Le temps de la météo. Le temps qu’il nous restait avant la cloche. Le temps passé en hiver pour l’interminable trajet de retour où nous nous trainions pour rentrer. Une rallonge inévitable quand la nuit s’annonçait et que la météo n’était pas bonne. A la mauvaise saison on ne pouvait pas couper par le pré du bout, notre raccourci préféré, qui était perpétuellement inondé, alors, nous descendions le cours pasteur pour rejoindre la rue Pierre Curie. Ce trajet nous faisait invariablement passer devant Le Bar Chez pierre qui était à la cité ouvrière ce que La Caille était à Jean Jaurès. Ça grouillait de clients de tout âge mais ce n’était pas pour autant qu’on s’y arrêtait. On n’était pas dans notre quartier. On ralentissait néanmoins pour jeter un coup d’œil à l’intérieur. Ce n’était pas les joueurs de cartes qui nous fascinaient, mais tout le matériel de pêche et surtout de chasse qui trônait derrière le comptoir où officiaient Monsieur et Madame Pierre. Des fusils de tous calibres exposés aux regards de clients potentiels, mais aussi à celui des écoliers qui passaient.
Changement de mœurs et d’époque. Un laboratoire d’analyses a remplacé le débit de boisson. Chez Pierre n’existe plus, mais auparavant les propriétaires et les enseignes se sont succédés. Sur le cliché ci-dessus, réalisé au début du XXe siècle, on peut voir une épicerie restaurant qui fait également office de bar sous le nom De Labaye.
Au vu des vêtements et des coiffures, cette photo nous renvoie dans les années 1940/50. Sur la façade repeinte à neuf un lettrage sobre nous annonce une raison sociale sportive où sera rajouté par la suite le nom du dernier propriétaire « PIERRE », que l’on peut identifier sur la photo ci dessous avec quelques amis pétanquistes.