Paul Rosenberg

réedition de l'article de Guy Busquets publié le 5 février 2018 qui fait suite à l'article  sur Picasso à Floirac.

Bordeaux a été la capitale administrative lors de l’exode de 1940 alors que Floirac aurait pu très bien revendiquer le titre de capitale artistique provisoire. Outre Picasso que j’ai mentionné dans l’article du 3 Aout, de nombreux peintres et artistes ont séjourné plus ou moins longtemps au Castel du parc Ledoux à Floirac. Georges Braque, Henri matisse et d’autres artistes plus ou moins proches du galeriste Paul Rosenberg y sont venus par amitié, mais aussi pour des raisons professionnelles. C’est d’ailleurs au castel du parc Ledoux, que Matisse en mai 1940 renouvela son contrat d’exclusivité avec le galeriste. Pourquoi Floirac ? C’est la question que bon nombre d’entre vous qui me suivez sur le blog et les réseaux sociaux n’ont pas manqué de me poser. Il est vrai que tous les lecteurs ne sont pas Floiracais et ignorent l’existence du Castel et son histoire, notamment dans cette période difficile de guerre et de pillage. C’est d’ailleurs pour les éviter, que Paul Rosenberg avait rapatrié 162 tableaux en Gironde, parmi lesquels, des Picasso, Degas, Braque, Monet, Courbet, Degas, Delacroix, Pissaro, Laurencin, Renoir. 

   

Revenons à la question qui revient en leitmotiv dans les emails et courriers qui m’ont été personnellement adressés, à savoir le choix de Floirac. Un choix naturel. Depuis de nombreuses années, Paul Rosenberg avait pris l’habitude de passer une partie de ses vacances dans ce château néogothique de la rive droite, restauré dans les années 30, qui appartenait au couple Ledoux, des amis du galeriste parisien. C’est dans la capitale qu’il exposait les peintres et artistes d’avant-guerre. Une époque prolifique en personnalités et en œuvres artistiques que sa petite fille Anne Sinclair raconte dans son livre  « 21 rue de la Boétie ». Un ouvrage hommage à son grand-père où elle ne manque pas d’évoquer le castel du parc Ledoux qu’elle a tenu elle-même à visiter. 

Sur les 162 tableaux stockés en Gironde, 65 des œuvres les plus volumineuses de la collection Rosenberg avaient été stockées au Castel des Ledoux pour anticiper une razzia allemande. L’autre partie des œuvres rapatriées en Gironde avaient été déposées dans une chambre forte de la BNCI de Libourne (aujourd’hui BNP PARIBAS).  Une mise à l’abri qui n’a pas empêché le vol de tous ces chefs d’œuvres de notre patrimoine artistique et culturel. Heureusement, de nombreux tableaux avaient déjà étaient dispatchés dans des musées à l’étranger où ils y ont séjourné pendant l’occupation.

Paul Rosenberg n’était pas un inconnu en Gironde. En 1939 il projetait à Bordeaux une exposition en plusieurs volets qui n’a pas eu lieu. Des amitiés fortes se sont tissées avec certains Bordelais, qui tant bien que mal ont préservé une partie de ses biens et dont il en saura gré en offrant trois tableaux à la ville.

De gauche à droit "la petite fille à la guitare" de Marie Laurencin, "la jeune fille au poisson" de Roger Bissière

et "portrait de Mademoiselle Hering" d'André Lhote. 

Je ne suis pas un historien. Juste un passeur d’infos. Un relais entre les générations qui nous ont précédées et les jeunes d’aujourd’hui qui découvrent la vie de nos quartiers à travers quelques photos anciennes et les commentaires appropriés. Pour en savoir plus sur Paul Rosenberg et ses séjours Floiracais et Girondins  je vous invite à cliquer sur les quelques liens que vous trouverez ci dessous et qui ne manqueront d’éclairer les curieux et les passionnés d’histoire et d’art.

  https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Rosenberg_(galeriste)

POUR DES COMPLEMENTS D'iNFOS 

http://www.telerama.fr/sortir/que-s-est-il-vraiment-passe-au-21-rue-la-boetie-dans-la-mythique-galerie-rosenberg,155071.php

http://francaislibres.over-blog.com/article-alexandre-rosenberg-3e-rac-2e-db-74650642.html

Comments

[eve]

J'ai beaucoup apprécié d'apprendre que Floirac fut un centre d'accueil pour de grands artistes. Le parc Ledoux fut un lieu de rencontre pour les ados que nous fûmes. On y allait pour se reposer , mais aussi chanter du Brassens avec des guitares dont on ne maîtrisait pas trop la technique , seulement deux ou trois accords nous permettaient de rêver et d'être heureux

[Hélène LAFON]

Mon commentaire porte sur le Parc Ledoux. Dans mes souvenirs, il servait de toile de fond pour les fêtes de fins d'année des écoles. Je me souviens très bien de dégringolades sur les pentes du parc, mais de souvenirs du Castel, Point. Aujourd'hui, je m'en dicte la visite moi l'expatriée de Floirac.