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les enfants de Léo et de Lébas de Garonne

25 avril 2024

de 7 à 77

J’arrive à l’âge où je ne peux plus lire Tintin, mais comme j’ai commencé sa lecture bien avant mes sept ans (on me lisait déjà Tintin alors que je n’étais pas scolarisé) je demande une dérogation pour pouvoir à mon tour lire et relire ses aventures à voix haute pour les transmette aux petits enfants de moins sept-ans.

 

On le dit depuis 1947 quand la phrase est devenue le slogan officiel du journal Tintin. En numérologie on attribue au 7 la perfection.  77 serait plus que parfait. De 7 à 77 ans, serait la vie idéale ! Inutile de vous dire que le 7 qui a jalonné et marqué mon existence est mon chiffre fétiche. Attention quand même, je n’ai plus 7 ans mais onze fois plus.

extrait de "mémoire de jours " tome 1 (1947-1961)

Le jeudi, car c’était le jeudi qu’il n’y avait pas classe, la plupart des enfants étaient livrés à eux même. Du moins ceux qui ne vont pas au catéchisme, cet enseignement religieux destiné aux grands de neuf à douze ans qui se préparent à la communion solennelle. Les cours sont donnés dans un local annexe à la chapelle Sainte Thérèse pour les garçons et au couvent de Gambetta pour les filles. Je ne sais rien pour les filles mais pour les garçons ce sont les abbés du petit séminaire de Belsito qui dispensent les cours. Ce sont d’ailleurs ces mêmes apprentis curés qui l’après-midi s’occupent des enfants du quartier organisant bénévolement une garderie ludique ou l’on pratique jeux et randonnées sans distinction d’âge et de culture. Une journée généralement bien remplie qui se termine par une séance de projection d’images fixes en noir et blanc d'aventures de Tintin.

C’est cinq francs* l’entrée. Une somme symbolique infime pour certaines familles mais énorme pour la plupart d’entre nous. Les curés qui gèrent cette séance ferment les yeux sur la resquille massive des enfants du quartier. Il est vrai qu’ils ne peuvent pas tout faire puisqu’en plus d’actionner manuellement le projecteur de diapos ils lisent interprètent et commentent à haute voix les bulles et les dessins qui figent sur l’écran un aventureux personnage de bande dessinée qui à l’époque n’a pas encore marché sur la lune et encore moins voyagé au pays des picaros. De ces apprentis curés qui se sont succédés par équipes de deux dans les paroisses de la région pour enseigner la bonne parole et le goût de la marche à pied je n’en retiens qu’un seul : « l’abbé Mirande ». Ce jeune abbé s’est trimballé sur le dos depuis la Burthe jusqu’à chez nous, mon frère Patrick qui avait perdu sa chaussure. Un exploit qui avait bluffé les jeunes du quartier même si à cinq ans, mon frère ne pesait pas plus lourd qu’un sac à dos.

 

 *anciens francs d’avant la dévaluation du 29 Décembre 1958

 

 

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19 avril 2024

Alain Berger

 

A Floirac dans les années soixante il n’y avait pas que le foot, même si nous l’avons tous pratiqué avec plus ou moins de réussite. C’était incontournable. Heureusement, certains d’entre nous ont pu s’extirper de cette emprise collective pour s’affirmer et réussir dans d’autres sports. C’est le cas d’Alain Berger que je n’ai pas côtoyé uniquement sur les bancs de l’école (voir les photos dans ce blog à la rubrique les enfants de Léo … ). Nous faisions partie de la même bande de potes qui en dehors des sorties dominicales s’affrontaient à la régulière (au grand désespoir de ma Mère) dans la cour cimentée de la maison de mes parents. Mes frangins étaient de la partie. Les cousins, les voisins et les copains également. Certains d’entre vous qui me lisez et me suivez sur ce blog (je ne citerai pas de noms) doivent se souvenir de leur nez ensanglantés ou de leurs yeux tuméfiés. De bons souvenirs, même si nos gants de boxe au cuir usé avaient dépassé leurs dates de péremption et nous râpaient les visages. Les protèges dents n'étaient pas obligatoires. Il n’y avait ni arbitre ni entraineur, ni soigneur mais seulement de l’amitié pour nous refréner et nous contrôler. Du respect sportif. Un code d’honneur naturel dont je suis certain qu’il perdure pour tous ceux qui ont vécu ces joutes amicales.

 

Alain Berger Portait

ALAIN

BERGER

Ceinture noire 2eme dan.

 

Champion d’aquitaine 1976/77 en Karaté.

Champion d’Aquitaine en Karaté contact en 1980.

Vainqueur en équipe de la coupe de France 1978 et Finaliste de la coupe d’Europe 1979 par équipe avec le club de Parentis en Born.

  

coupe de france Prentis vainqueur 1978

 

Revenons notre figure du jour, Floiracais de naissance et de cœur. Alain Berger a réussi un parcours sportif exemplaire en individuel mais également en équipe, qui mérite d’être mis en avant. Sur la photo ci-dessus, on peut facilement l’identifier au milieu de ses partenaires de combat, c’est lui qui tient la coupe de France des clubs remportée par "Parentis en Born" en 1978. Ce trophée est le ticket de participation aux championnats d’Europe de karaté des clubs qui se déroulait en Belgique quelques mois plus tard et qui le récompensera avec ses coéquipiers d’un titre de vice-champion d’Europe après avoir affronté en Finale les redoutables Hollandais, dont la suprématie en pied poing était mondialement reconnue. Sur la photo ci-dessous, prise le jour de la finale, on reconnait Alain Berger debout à gauche. Pour moi il n’y a aucun problème d’identification, d’autant plus qu’à cette époque nous nous sommes retrouvés ponctuellement et sportivement. Le manque de sparring-partners l’avait poussé vers nous (mes frères et moi) pour préparer cette compétition. Nous fréquentions la salle de Boxe de Cenon où nous maintenions notre forme et où je préparais mes premiers diplômes d’entraineur. Manuel Lacasa nous avait autorisés à utiliser la salle en dehors des heures d’ouvertures, ce que nous fîmes certains dimanches matins. Avec mes frères nous nous relayions  round après round pour affronter Alain Berger qui était au top de sa discipline. Une discipline pied poing que je découvrais alors et dans laquelle je fis quelques incursions avec mes complices de toujours, mes fréres Raymond et Patrick. 

Finaliste coupe d'europe 1978 à Bruxelles

 

montage Karaté Alain Berger Sépia (2)

Alain Berger n’a jamais oublié la boxe de ses débuts qu’il a pratiqué pendant plus dix années (en anglaise et en américaine) au club de Villenave d’Ornon. Tous ceux et toutes celles qui ont connu sa gentillesse ne s’imaginent pas le guerrier qu’il était. Le combat était sa raison sportive.

 

 

 

 

 

11 avril 2024

Après le chaud le froid et vice versa 

D’une saison à l’autre. Dans certains métiers d’autrefois, la livraison à domicile faisait partie de la vente. Nous avons tous connu, du moins ceux de ma génération, les glaciers ou les charbonniers, qui quels que soient les quartiers, les maisons où les étages, déposaient leur marchandise là où elles devaient être, sans rechigner à la tâche.

 

Les pains de glace

 

Je n’ai pas connu les chevaux pour la livraison des pains de glace, mais je me souviens parfaitement du camion bâché qui desservait notre quartier dans les années cinquante. Sa tournée passait par la rue Louis Latimier où l’attendaient sur les rebords des fenêtres et dans les recoins des portes d’entrée, les bassines et les cuvettes avec la monnaie correspondant à la commande. Il est impensable aujourd’hui de voir des pièces, parfois des billets, exposés aux regards de tous, sans qu’ils soient immédiatement subtilisés. Le quartier était ouvrier mais honnête et respectueux du bien des autres. Chacun son pain. Des pains de glace taillés sur mesure avec un pic et une dextérité du livreur qui nous fascinaient. Du sur mesure pour les glacières en bois d’après-guerre qui étaient un grand progrès dans la conservation des aliments. Des glacières qui remplaçaient les garde-mangers grillagés accrochés aux plafonds avant d’être à leurs tours remplacés par des réfrigérateurs.

 montage glacières (2)

L'usine Bastidienne de La compagnie des Docks Frigorifiques de Bordeaux, que l'on peut apercevoir en partie sur la première photo, était située côté pair de l'avenue Thiers, à la hauteur du cours le Rouzic. Elle fabriquait de la glace pour les professionnels et les particuliers qu'elle livrait à domicile. On pouvait également s'approvisionner directement à l'usine, en pains entiers, en demi pain ou quart de pain, selon les besoins et les dimensions des glacières qui généralement comme on peut le voir si dessus n'étaient pas un encombrant meuble de cuisine.  

 

Les boulets de charbon

 charbon 1950 montage 02

Aux premier jours de l'hiver quand Noël se fête au balcon et qu'on prédit un Paques aux tisons ceux de ma génération ne peuvent s'empêcher d'évoquer le terrible hiver 54 qui a ébranlé les consciences et marqué notre histoire. A propos d'histoire ou du moins de petite histoire celle du livreur de charbon était celle du héros du quotidien. Un métier disparu et montré du doigt par les écolos d’aujourd’hui, mais indispensable dans les années d’après-guerre où comme on disait chez nous « ça caillait dans la barraque ». Les charbonniers comme on les appelait alors, transbahutaient à dos d’homme les sacs de boulets qu’ils déversaient dans les enclos aménagés des chais et cabanons voir même dans les cuisines.   

Dans les années soixante à quatre-vingt-dix, ce magasin de la rue Pierre Curie à Floirac était un lieu incontournable des bricoleurs et des artisans, mais surtout le centre névralgique de l’approvisionnement en combustibles d’une grande partie de la rive droite. Je me souviens de leur gentillesse et de leurs conseils désintéressés (c’était une autre époque) lors de mes achats d’outillage et de matériaux, mais aussi la période qui a précédé leur installation au 35 de rue pierre curie en face de l’ancienne usine des Guanos. Dans les années d’après-guerre (et peut-être même avant), la famille Bely, qui était domiciliée rue de l’Espérance, nous livrait comme à  la plupart des habitants du quartier, les boulets de charbons.

 

29 mars 2024

aprés la vigne le bois

   

employés scierie Bastide 02 sépia texte

montage bois scieries sépia 3 photos

 La rive droite Bordelaise par sa situation portuaire stratégique avait bien avant l’industrie métallurgique développé celle du bois. Au dix-neuvième siècle, les scieries Bastidiennes avec les établissements Haug, Fernand Aucane Camentron, Tétard, Bourgès, Troyes, Alphonse Vigué, Morvan frères, Eyquem et autres avaient fait des quais de La bastide un site privilégié le stockage le sciage et le négoce des bois de toutes natures.

 

EYQUEM BORDEAUX BASTIDE sépia texte

Le sciage l’usinage et le négoce du bois ne se limitaient pas au bord de Garonne, on retrouve à l’intérieur de la rive droite de nombreux établissements qui utilisaient le bois pour l’ameublement la construction d’habitats ou comme on peut le voir sur la photo des établissements A.Labaye à Floirac, la fabrication de caisses.  

fabrique de caisses Labaye pour montage

A la belle époque de la rive droite (1870-1930) la proximité des entreprises du bois favorisait son utilisation par les classes populaires et notamment pour la construction d’habitats aux couts réduits par la rapidité de leur élaboration. Des cités ouvrières bon marché fleurissaient autour des sites industriels nouvellement implantés sur les terres marécageuses du bas quasiment offertes aux nouveaux habitants. 

rue blanqui ou maison pour ouvriers sépia

Sur la photo ci-dessus prise dans les années trente, on peut voir ces enfilades de maisons clonées situées le long de la voie ferrée d’Eymet près de la Benauge, coté Floirac, sur l’actuelle rue des peupliers, dans le prolongement de la rue Blanqui. Je tiens à rappeler aux nouvelles générations que les rues de ce secteur étaient des impasses fermées par une Gravette qui coulait à ciel ouvert. Tout au bout de cette rue on aperçoit en partie « le Lavoir Blanqui » situé près de la gare de la Benauge à quelques encablures du cours Gambetta où était implanté Visconti, une des plus importantes scieries du secteur.

 

 

22 mars 2024

Serge Ruaud

 

Ruaud cours Gambetta 0021 coté Cenon texte

Le dernier article sur Monrepos et le cours Gambetta à réactivé la mémoire de Serge Ruaud un ancien résident du quartier qui m’a transmis des infos que je relaie avec d’autant plus de plaisir qu’elles me permettent de renouer avec un ancien élève de Marcel Sembat et de la Souys dont j’avais conservé un souvenir lointain et fugace. Un souvenir furtif pour moi, mais certainement pas pour ceux qui ont partagé les aller-retour Monrepos-école de La Souys entassés à 5 ou 6 dans la Juva 4 de Monsieur Marrot le quincailler du quartier. Pour nous les enfants de Jean Jaurès, Monrepos était au bout du monde et pourtant on fréquentait les mêmes bancs d’écoles qu’elles soient maternelles où primaires. Nous avons vécu les mêmes événements et connus les mêmes enseignants et notamment madame Delmas avec sa sévérité (toute relative) pour les élèves de Marcel Sembat qui avaient eu un cours préparatoire folklorique. A propos de folklore c’était le thème de la fête annuelle de l’école de La Souys au printemps 1955. Un spectacle qui rebuté Serge Ruaud qui refusait de se déguiser en Alsacienne et a provoqué un clash avec Madame Delmas. Une anecdote par rapport à l’évènement majeur de l’année suivante et le terrible février 1956 qui avait paralysé notre région.  

  

fêtes des écoles 1955 classe de Mme Delmas

 

Ruaud détail 01Serge Ruaud habitait le cours Gambetta à Cenon et comme la plupart des enfants de la génération babyboom de ce quartier il a été scolarisé à Floirac dans la petite école Marcel Sembat avant de rejoindre l’école de La Souys à une époque où celle de Jean Jaurès n’existait pas. Bien qu’il ait quitté Monrepos en 1957 il conserve un souvenir précis de ses amis d’enfance avec qui il partageait les jeux et la scolarité. Mais sa mémoire ne s’arrête pas à ce microcosme de potes, elle remet en lumière des noms et des activités oubliées dont celle de son père qui faisait les foires et les marchés (casseur d’assiette) avec son légendaire camion vert de la “campagne de Lybie. En face de chez lui il y avait le garage de Monsieur Fouillade, un géant avec des mains énormes qui accueillait chaque année des manèges dans son jardin. Serge Ruaud se souvient très bien des cageots de fruits et légumes de Monsieur Bobin l’épicier qui débordaient sur le trottoir mais a oublié le nom du coiffeur dont il redoutait le rasoir final. A la fin des années cinquante sa famille quitte la rive droite pour s’installer à Pessac. A treize ans il est chanteur dans un club de ski puis remporte deux radios-crochets au cours de l'été 1964. Ayant créé des chansons a capella sur un petit magnétophone, il hésite en mai 68 entre musique et révolution.De mariages en salles des fêtes, de MJC en spectacles plus sérieux, il promène son petit répertoire et croise Henry Legay, ténor à l'Opéra de Paris, qui le prend sous son aile. En 1972, il est admis à la SACEM et enregistre un vinyle aux Studios Barclay avec l'orchestre de Sacha Distel. Mais les hasards de la vie l'obligent à choisir entre une vie d'artiste et son métier d'ingénieur il prend les rênes d'une société qui deviendra leader dans le nautisme en Europe et s'y activera 36 ans sans pour autant délaisser la chanson produisant quelques CD que vous pouvez retrouver en cliquant sur le lien ( www.sergeruaud.comet s’implique à fond dans le spectacle de LA BATAILLE DE CASTILLON qu’il dirige en 2018 et 2019.

 

 

école de La Souys CE1 1954 1955

 Novembre 1954 CE1 école de La Souys

classe de madame Delmas

Busquets, Manchado, Roussari, Fernandez, Théas, x, Lassansa, Del Cerro, Del Cerro

X, Barbe, x, Lozano, Tauzin, x, Boyer(René) x, Pandelé

X, Charles, Peres, Poirier, Delpuech, x, Gros, X,

Carette, Guillou, Ruaud, Castel (Albert), Saez, X, Roland Cantet, Dupeyron, Passérieu

 

 

     pour en savoir plus cliquer sur les liens suivant 

CE1 1954 / 1955   

http://memoirequartier.canalblog.com/archives/2017/11/13/35844560.html

 

CE2 1955 /1956  

http://memoirequartier.canalblog.com/archives/2017/11/20/35834511.html

 

 

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17 mars 2024

Les américains de 14/18 sur la rive droite

 

 

les américains à Bassens montage

Ci-dessus les Photos du port américain de Bassens, probablement prise entre 1917 et 1918, trouvée sur le site de la New York Public Library qui a récemment versé de nombreuses images au domaine public. 

les américains à BordeauxBassens 05

Les photos de quais ci-dessus sont difficilement localisables. Elles ont pu être prises rive droite ou rive gauche sans que ça ne change rien au contenu. Ce sont bien les américains reconnaissables à leurs tenues et plus particulièrement à leurs chapeaux qui s’affairent au déchargement des bateaux. Bordeaux-Bassens ? Rive-droite rive-gauche ? Peu importe l’endroit, l’histoire (la grande cette fois) retiendra que c’est dans le port Bordeaux que les premiers américains débarquèrent en 1917. Un prêté pour un rendu. Je ne sais pas si ça ce dit aux USA, mais ce que je sais par contre, c’est que La Fayette*était parti de Bordeaux pour les aider dans leur combat pour l’indépendance.

 

soldats américains et salle de lecture 1917 1918 Lormont

Ce ne sont pas des Cow-Boys, même si à première vue on croit identifier  un saloon. L’imagerie western est tellement ancrée dans nos mémoires que l’on ne peut pas imaginer des soldats américains s’adonnant paisiblement aux plaisirs de la lecture dans une bibliothèque improvisée. Cette photo de l’American Library Association, fige un moment de détente très apprécié par ces jeunes soldats qui ont traversés l’atlantique pour combattre à nos côtés. Lors de ma scolarité les maitres du primaire et les profs du secondaire nous affirmaient que La Fayette était parti de Bordeaux. J’ai pris cette info pour argent comptant et n’ai jamais eu de doute sur sa véracité. Ça fait partie de notre petite histoire (La Bordelaise et non la Marseillaise) mais j’ai néanmoins vérifié. C’est bel et bien en mars 1777, trois ans avant « L’Hermione » que le marquis de La Fayette a effectué son premier voyage pour l’Amérique comme chef des volontaires français engagés dans la lutte d’indépendance de l’Amérique. C’est avec un équipage local que « La Victoire » a quitté les Chartrons sans le marquis de La Fayette qui embarqua à Pauillac qu’il Il avait rejoint auparavant pour éviter d’éveiller les soupçons des anglais. 

la victoire La Fayette

 pour en savoir plus

 

   

défilé cours de l'intendance infanterie américaine 4 juillet 1918

Comme nous le montre la photo ci-dessus du défilé de « l’Américan day » du 4 juillet 1918 des troupes américaines basées sur la rive droite bordelaise (Lormont-Bassens) le cours de l’intendance au débouché de la place de la Comédie est noir de monde. Un parfum de victoire, ou du moins quelques effluves, s’est répandu dans la ville. La guerre n’est pas finie et de nombreux soldats vont encore tomber avant que sonne le clairon du cessez le feu ou résonne le bourdon de la grosse cloche annonçant la victoire.

bourdon grosse cloche armistice 1918 02

 

les photos ci dessus proviennent du fond photographique de la guerre 1914-1918 archives Bordeaux métropole

 
12 mars 2024

André Napolitano

 

 

andré napolitano portrait

Dans les années cinquante, j’aimais trainer du côté du comptoir de la caille* où les anciens refaisaient le monde du foot. André Napolitano dit Cannelle, était une encyclopédie vivante en matière de foot et plus particulièrement sur le foot italien. J’étais trop jeune pour tout comprendre des tactiques et des verrous défensifs qu’on appelait alors caténaccio, mais j’étais déjà curieux et passionné d’anecdotes et d’histoires. Grace à sa verve et à ses explications enflammées, je connaissais tout des Sivori, Rivera et autres stars de la Squadra Azura qui brillaient sur des terrains dont nous n’avions accès qu’en imagination.

 

On l’appelait Cannelle, mais ça n’avait rien à voir avec la chanson d’Antoine. C’était bien avant que ce chanteur aux cheveux longs et aux chemises fleuries n’actualise cette épice. C’était à une époque où la passion enflammait les langues sans modération. Des échanges et des contradictions. Des altercations et des coups de gueules passionnés. Passion du jeu et du beau geste. Passion du sport en général et du foot en particulier.

Il n’est pas surprenant alors, que ses enfants soient tombés dans la marmite du foot, et notamment Claude, le leader de la fratrie qui prolongea sa carrière de footeux par la prise en main (et surtout les pieds) de l’équipe de Cenon. 

fatries du foot 01 Napolitano

Debout : Luis GARCIA, José Garcia, Jean claude Baudoin,  Francis GALAN, (gardien X) Jean pierre GARCIA

Accroupis : MORIAL dit Coco, Bernard NAPOLITANO, Claude CABOBLANCO, Claude NAPOLITANO, X,

Michel  NAPOLITANO dit Titou.

  

  

napolitano histoire 01 sépia (4)

On peut voir sur cette vieille photo sépia, qui date vraisemblablement de la fin des années quarante, Eugéne Napolitano, le père d’André (dit cannelle) et de Georges (dit Yoye) arborant fièrement une épaisse moustache et une bouteille de vin qui pouvait provenir de " La Caille " ou d’Italie.

 *pour en savoir plus sur "la Caille" cliquez sur  http://memoirequartier.canalblog.com/archives/2017/09/12/35669652.html

 

 

 

10 mars 2024

les baraquements sportifs de la souys

 

 

Flèche partageant un pot amical

On ne peut pas évoquer les cadets de la Souys sans mentionner Monsieur Flèche que je n’ai pas connu personnellement, mais dont le nom et la réputation est indissociable du sport Floiracais du siècle dernier. Un gymnaste d’exception qui a su transmettre son sport aux générations suivantes, dont la mienne par ricochet, en formant bon nombre de Floiracais dont Monsieur Chouillou dernier entraineur des Cadets de la Souys. Sur la photo ci-dessus on peut facilement l’identifier à sa tenue de compétition à la blancheur immaculée spécifique aux gymnastes, partageant des rafraichissements avec des gamins et des adultes dans un des anciens baraquements en bois abandonné par l’armée américaine. C’était dans ces salles de sports improvisées* qu’ils s’entrainaient tout comme les boxeurs de l’époque.

  

Edmond Saez

C’est également dans ces baraquements en bois que le floiracais Edmond Saez dit « Monguite » fondateur du club en 1956 coachait ses jeunes boxeurs qui vu le nombre avaient suffisamment de place pour s’entrainer mais manquaient de partenaires pour croiser les gants. Ce fut un véritable crève-cœur pour Monguite de fermer la salle et d’envoyer Rouet et Abbas de l’autre côté de la Garonne dans la salle des girondins qu’il avait fréquenté comme boxeur dans le team de Lacayerie. Dans les années d’après-guerre ses qualités de puncheur et de battant lui ouvrirent une carrière professionnelle où il s’illustra en affrontant les plus grands de l’époque.

 

 

 

 Témoignage de Guy Busquets

 

extrait de l’article du 14 décembre 2017 dans Bordeaux je me souviens et le Gant et la Plume. 

ABBAS ROUET détail girondins de BordeauxSans titre

« … samedi 9 décembre nous nous sommes réunis au restaurant l’Erable pour honorer Monsieur Manuel Lacasa qui nous a quitté en 2016. Le choix du mois de Décembre n’est pas anodin, c’est celui de sa naissance et de la parution (deux ans déjà) de sa biographie partagée avec les boxeurs qu’il a formés et managés, parmi lesquels Victor Ojéda l’auteur du livre. Certains d’entre nous (dont moi) sont venus avec leurs épouses apportant une petite note de douceur dans ce monde qu’on classe à tort de brute. Monsieur Lacasa n’aurait pas été contre, lui qui connaissait l’importance des femmes et des compagnes dans la préparation physique et psychologique des compétiteurs de haut niveau. Et il en avait ce samedi. Une tablée au palmarès cumulé qui en dépit de ses nombreuses absences, aurait fait pâlir d’envie de nombreux clubs sportifs. Peu importe le nombre de participants, ceux qui étaient présents se sont retrouvés avec plaisir, même si c’était avec un temps de retard. Le temps de reconvertir les cheveux blanc (ou l’absence de cheveux) en tignasse brune ou blonde et tous les copinages se sont reconstitués en fonction des clubs des âges et des affinités. J’étais au milieu. J’étais entre deux. En ballotage entre jeunes et anciens. Quand je parle d’anciens, ça remonte au premier boxeur de Monsieur Lacasa, en l’occurrence Andron, licencié aux Girondins de Bordeaux, Club à la fois rival et amis du CO Floirac et pensais être seul représentant de ma commune, mais Antoine Saez était lui aussi présent. Deux représentants la commune auquel venait s’ajouter un troisième boxeur. Abbas avait démarré sa carrière sportive à Floirac, dans le baraquement en bois de la Souys où Edmond Saez (Monguite) l’entrainait avec Rouet avant de fermer le club et de les aiguiller vers les Girondins de Bordeaux. Ce sont d’ailleurs ces deux boxeurs que j’ai vu pour la première fois s’affronter sur un ring, un dimanche matin, pour un combat exhibition lors de l’inauguration de la salle Monrepos… »

    

Jean Pierre Rouet

Jean Pierre Rouet et Jean Claude Abbas rejoignirent au début des années soixante les Girondins de Bordeaux de Manuel Lacasa, un jeune entraineur prometteur qui succédait à Lacayerie. Comme on peut le voir sur la photo ci dessous, c’était un team en devenir avec des noms que ma mémoire n’a pas oubliés et qui ont marqué le début de carrière de ce grand Monsieur de la boxe qu’est Manuel Lacasa. Jean pierre Rouet à fait une quinzaine de combat en Coq sous sa houlette. Jean Claude Abbas disputa 25 combats dont un quart de finale des championnats de France, mais pour moi, le souvenir fort de ce boxeur c’est son combat mémorable contre Ortis aux championnats de Guyenne en 1965 que nous avons évoqué lors de notre dernière rencontre en décembre 2017.

 

   

girondins de bordeaux

 

Rouet Andron 1958

Avant d’être partenaires de club Rouet et Andron s’étaient affrontés en 1958 salle Victor Hugo pour leur premier combat. Un affrontement très disputé qui appela à une revanche (amicale) 42 ans plus tard pour leur jubilé. En 2000 ils remontèrent sur le ring de la salle des sports de Floirac accompagnés par la musique de Rocky et les applaudissements nourris d'un public admiratif.

 

 

 

 

*LES BARAQUES ADRIAN

Je n’ai aucun souvenir des Baraques Adrian de la Souys si ce n’est celui de leur évocation par d’anciens Gymnastes et Boxeurs. Aucune image dans ma tête et encore moins de photos extérieures de ces constructions en bois qui devaient se trouver entre lavoir, café Bertranet, voie ferrée et rue Emile combes. Tout ce que je sais sur ces préfabriqués en bois c’est qu’ils étaient démontables, modulables et multi usages. Ils ont servi de casernement, bureaux, magasins, hangars, ateliers, salles d’opérations, de réceptions, de lectures et bien entendu, de Sports. Les baraques Adrian ont longtemps survécu à la guerre de 14 18 et certaines servaient encore dans les années soixante-dix de de logement.

 

4 mars 2024

entre Bacalan et Niel

 

papa bataille de lerida bleu

Mon père était un réfugié de 1939, qui comme la plupart des émigrés du quartier a combattu le Franquisme jusqu’au bout de la guerre. Je n’ai pas l’intention de refaire l’histoire,  je veux seulement rendre un hommage à tous ces parents dont on ignore le passé. Cicatrices,secrets, douleurs ou pudeur, peu importe les raisons, nous connaissons mal nos parents, tout comme nos enfants ignorent nos vies antérieures. Quelques photos et bribes de phrases interceptées, dévoilent en partie une facette inconnue que nous découvrons par hasard ou par une volonté délibérée de savoir. Je ne sais pas si c’est une bonne chose, mais ce que je sais, c’est que personnellement j’anticipe cette envie de connaissance en laissant derrière moi quelques écrits et photos. C’est d’ailleurs à partir de photos sauvées et de quelques pages d’un cahier d’écolier remplies par ma mère que je peux reconstituer ses premières années en France. Je ne m’attarde pas sur les camps d’internement et de travail pour venir directement à la raison de sa venue à Bordeaux. La raison du plus fort. Celle de l’occupant Allemand qui avait besoin de main-d’œuvre pour la construction de leur base sous-marine. 

 

base sous marine bleue

Les républicains espagnols constituaient un opportun vivier qu’ils s’empressèrent d’utiliser et donc d’héberger. Des dortoirs improvisés dont celui de la caserne Niel accueillaient ces travailleurs forcés qui ne résidaient pas sur leur lieu de travail et qui posaient problème. Un problème de distance, donc d’évasion. Pour limiter ces risques, les transports étaient groupés et encadrés, voir même écourtés. Au plus court pour rallier Bacalan depuis la Bastide (et vice-versa) c’était la navette fluviale spécialement affrétée pour les travailleurs espagnols qui n’étaient pas en mal de mer mais en mal de liberté.

  

montagne bacalan niel sépia

 Ramon Busquets torse nu place des Quinconces ....  sur le chantier de la base sous marine

traversée de la Garonne ...  assiette de soupe. à la caserne Niel.  

 

caserne niel et républicains espagnols

La caserne Niel qui a été construite en 1876, pour abriter le 18 éme Escadron du train, était située sur la rive droite de la Garonne quai des Queyries. Après la défaite de 1940 ce bâtiment à vocation militaire a été naturellement investi par l’armée allemande qui s’y était installée pour surveiller les prisonniers espagnols chargés de construire la base sous-marine de Bacalan. Bon nombre de ces ouvriers forcés se font la belle lors du trajet à pied qu’ils effectuaient à  4 heures du matin pour rallier le chantier des bassins à flot. Des bagarres fictives, souvent après le passage du pont de pierre, favorisaient les évasions. Ce n’est donc pas pour leur confort que les autorités allemandes ont écourté leur temps de trajet par une traversée de la Garonne dans des embarcations surchargées. Il eut néanmoins des milliers d’évadés en gironde (2000 sur les 4000 internés à saint Médard) qui ont naturellement rejoint la résistance pour continuer à combattre le fascisme. C’est une autre histoire. Notre  histoire. La construction la base sous-marine de Bordeaux et ses conséquences directes dans lutte armée dans notre région et dans nos  quartiers, sont des sources inépuisables de petites et de grandes histoires que j’envisage d’éditer de temps à autre dans ce blog, pour les transmettre à nos enfants et petits-enfants.

Revenons à la caserne Niel qui à la fin de la guerre fut également un lieu de rencontre pour les Républicains Espagnols. Les quelques fêtes et bals populaires qui ont été organisés à la libération ont favorisé les unions avec des jeunes femmes de chez nous et plus particulièrement avec celles qui étaient d’origines espagnoles ou réfugiées de 1939.

 

 

  

13 février 2024

tramway camarsac

 

 

passage à niveau de la benauge photo ancienne entre deux sépia

 

Dernier arrêt avant la gare de la Benauge et le terminus de la ligne F de tramway qui se trouvait coté Bastide d’où a été prise cette photo. Un abri de voyageurs provisoire avait été aménagé coté Cenon au rez-de-chaussée de l’immeuble du 1 du Cours Gambetta. 

On peut voir sur le mur du bâtiment coté Floirac au-dessous de de la réclame murale l’inscription TRAMWAY DE CAMARSAC avec un lettrage suffisamment gros pour être visible depuis la rue de la Benauge. Il suffisait de traverser la voie ferrée pour récupérer le tramway urbain qui ralliait la Benauge au centre de Bordeaux en passant par le pont de pierre.

Rappelons que la ligne du tramway suburbain, longue de 16 km qui ralliait le terminus du cours Gambetta de Floirac-Cenon à la commune de Camarsac mise en en service en janvier 1900 n’a cessé son activité qu’en 1949.

 

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